Je vous parlais il y a quelques jours (voir mon billet du 1er juillet) de la valeur sociohistorique des annotations laissées par des personnalités comme Mark Twain et Thomas Jefferson dans leurs livres, ainsi que des défis que représente pour les archivistes l’avènement du numérique.
Le livre : unité d’attention
Kevin Kelly, l’ex-rédacteur en chef du magazine Wired, conçoit un monde où les annotations (le paratexte) seront libérées des marges et échangées comme des hyperliens. Il redéfinit aussi le concept de livre, qu’il présente non pas comme un objet, mais comme une « unité d’attention ». On peut lire ici une traduction de son article fascinant sur l’avenir du livre.
M. Kelly prédit qu’on n’achètera plus de livres, mais qu’on s’abonnera à des bibliothèques. Tout cela appellera à plus ou moins longue échéance une réforme de la rémunération des autrices et auteurs, point qu’il n’aborde pas.
Modalités de rémunération des auteurs
Il existe déjà au Canada une commission du prêt public (bref historique ici); quiconque a publié peut s’y inscrire afin de toucher des droits sur les exemplaires de leurs livres se trouvant dans les bibliothèques publiques. On reconnaît ainsi que le prêt public réduit les ventes, puisqu’un même exemplaire peut être lu des centaines, voire des milliers de fois. Les programmes de prêt public pourraient offrir des pistes de solution pour la rémunération des autrices et auteurs à l’ère numérique. Le versement des droits alors ne reposerait plus sur la présence d’un exemplaire physique dans les bibliothèques recensées, mais possiblement sur le nombre de téléchargements.