La fête de Halloween est une survivance de Samhain, le nouvel an des Celtes.
À Samhain, les sorcières et les païens célèbrent « le pouvoir transformateur de l’obscurité », la mort qui conduit à une vie nouvelle. Il faut laisser « mourir ce qui est obsolète », sans regret. En effet, celles qui connaissent la nature pour l’avoir longuement observée savent bien que l’on trouve « dans les débris de l’année les graines de la nouvelle saison »*.
Comme les feuilles mortes se changent en humus et, le printemps venu, nourrissent une nouvelle pousse, la pourriture de nos vies alimente un joyeux renouveau. Les signes sont partout. Que celle qui a des yeux voie!
J’ai récemment vu avec une amie le documentaire Griefwalker(L’accompagnateur). Réalisé par Tim Wilson, il brosse le portrait d’un homme ayant œuvré toute sa vie auprès des mourantes et des mourants : Stephen Jenkinson. Celui que l’on surnomme l’« ange de la mort » était sur place et, après la projection, il a répondu aux questions de l’auditoire. Or, comme tous les sages, il nous a donné plus de questions que de réponses. Au plus profond de moi, je porte encore celle-ci : « Qu’est-ce que ta mort nourrira? »
Bien sûr, nous mourons « à tout bout de champ »**. L’adolescente chagrine que j’étais est morte pour que puisse naître la jeune adulte combative, mais réservée. Cet été, j’ai enterré en bonne et due forme la femme mariée; je couve patiemment le germe de ma nouvelle incarnation.
C’est aujourd’hui Samhain. Nous entrons dans la noirceur. Autour de moi gisent les débris de l’année. Que nourriront-ils au retour de la lumière?
* Les citations de ce paragraphe proviennent du site de la sorcière Morrigan Darkmoon.
** Ces mots proviennent de « Une chanson pour moi », chanson de Daniel Bélanger.
[…] J’ai parlé de Stephen Jenkinson dans un billet publié en mars 2012. Pour en savoir plus sur son travail, visitez son site Orphan Wisdom (en […]