Je n’ai envie de rien aujourd’hui, sinon de mettre le cap au sud, vers des contrées où résonne le bruit des talons sur des pavés chauffés à blanc par le soleil. La glace craque sous mes roues. Le froid pique mes yeux. Le printemps est loin. Je pense aux absentes, aux éconduits, aux expatriées.
Sur un coin du bureau traîne L’instant de la fuite, un recueil de poésie signé Michel A. Thérien (on peut en feuilleter quelques pages ici). Il y a déjà plusieurs semaines que je me promettais de vous le signaler. C’est un recueil magnifique qui parle des vertiges et déchirements de l’amour, de l’absence aussi.
et tu viens
dans les retranchements
lointains de mes guerres
et de mes cicatrices
— L’instant de la fuite, p. 58
Dans mes retranchements hivernaux, je lutte contre une sotte envie de tout fuir — à commencer par moi-même.