J’essayais depuis quelques jours de trouver la motivation d’écrire. C’est finalement l’indignation qui m’a ramenée au clavier.
Voyez-vous, je viens de découvrir une autre horreur commise au nom de la compassion. En effet, aux États-Unis, on invoque aussi la compassion pour interrompre la croissance d’enfants handicapés, allant jusqu’à l’ablation de l’utérus et des seins naissants chez les filles. Le cas le plus médiatisé est celui d’Ashley*.
Les instances internationales décrient les mutilations génitales en des termes on ne peut plus sévères. L’UNICEF soutient qu’elles « renforcent les inégalités subies par les filles et les femmes et constituent une violation des droits universellement reconnus de la personne humaine, notamment du droit à l’intégrité corporelle […] ». L’arrêt de croissance, tel qu’on commence à le pratiquer chez les filles handicapées, est une mutilation encore plus grave.
Ashley n’est plus une enfant, mais elle n’est pas davantage une femme et ne le sera jamais. On l’a repoussée aux confins de la marginalité; en somme, elle n’est maintenant définissable qu’en fonction de son handicap ou de sa mutilation. Les médecins français parlent d’une enfant bonsaï.
Jusqu’où ira notre obsession du contrôle? La capacité d’agir ne doit pas toujours se traduire en action; parfois la sagesse réside dans l’inaction.
* Voir l’article paru dans The Guardian le 15 mars 2012 (en anglais, assorti d’une entrevue avec le père d’Ashley) ou celui publié sur Psychomédia le 5 janvier 2007.
[…] je ne vous resservirai pas la même salade. J’écrivais aussi plus tôt cette année que la sagesse réside parfois dans l’inaction, une voie contraire à la pensée technique(2) qui caractérise notre civilisation. Aimer […]