Il y a une semaine que je suis rentrée du Salon du livre de Montréal; une semaine que je me promets d’écrire ici quelque chose au sujet de mon expérience, des rencontres singulières ou stimulantes que j’ai faites. Déjà, les impressions s’estompent. La réalité de mon métier alimentaire a vite repris le dessus, avec son défilé de textes insipides et de fausses urgences — « fausses » parce que, bien entendu, aucune vie n’en dépend, personne ne se meurt au bout de son sang faute d’un communiqué clair et impeccablement orthographié.
Ce soir, j’ai retiré les derniers articles de ma valise : le cordon de recharge de mon ordinateur portable, les albums que j’ai achetés pour offrir en cadeau de Noël à ma nièce et ma bouteille de fixatif. Il me faudra encore quelques jours pour rattraper mon retard dans la lessive. C’est aussi ça, la vie d’une écrivaine…
Alors, quel a été le moment le plus fort de mon passage à Montréal, vous voulez savoir? Ma nièce de cinq ans, tout sourire, qui vient vers ma table de dédicace et me demande d’inscrire quelque chose dans le journal qu’elle a choisi et que lui a offert à l’instant grand-maman pour recevoir ses secrets. Voilà mon moment favori.