J’ai récemment livré ma chronique printanière au magazine À bon verre, bonne table. J’y présente deux livres qui m’ont emballée, des livres pratiques qui sont pleins de personnalité. Sous les mots, je pouvais sentir la présence et, surtout, la passion des auteurs — mais je n’en dis pas plus pour l’instant, vous devrez attendre le magazine!

Couverture - Flâneries laurentiennesAu départ, ma sélection pour cette chronique devait inclure Flâneries laurentiennes, sur la route des écrivains, que j’ai finalement écarté parce que l’ouvrage m’a laissée de glace. Une introduction fade, un contenu qui donne une impression de désorganisation, des photos (principalement noir et blanc) ne rendant pas justice à la beauté de la région… J’étais peut-être d’humeur bougonne, qui sait? Dans un marché sursaturé, où chacun rivalise d’originalité pour se démarquer, ce livre ne faisait tout simplement pas le poids à mes yeux. Bref, il n’a pas réussi à me donner le goût d’aller flâner dans les Laurentides. J’ai abandonné la lecture.

Couverture - Routes incertainesL’automne a été tellement chargé que je n’ai pas fait mention du tome 3 des chroniques du Nouvel-Ontario, Les routes incertaines.  C’est la conclusion de la grande saga d’Hélène Brodeur, que Prise de parole a rééditée dans sa collection Bibliothèque canadienne française. Mon exemplaire traîne encore dans un coin du bureau. Lirai ou ne lirai pas? Telle était la question. Je l’ai pris,  je l’ai ouvert. Quatre pages ont suffi à me convaincre : j’avais envie de savoir ce qui allait arriver à Émilia et à Jean-Pierre.  Le voilà donc officiellement ajouté à  ma pile « à lire ». En 1986, Georges Bélanger écrivait à juste titre :

[…] cette trilogie pourrait fort bien faire l’objet d’un film ou d’une télésérie aussi captivant que les Dallas, Dynastie ou Louisiane du petit écran, parce que les personnages s’y révèlent vivants, passionnés et profondément humains. (1)

Toutes les écrivaines ont d’abord été lectrices. Toutefois, écrire a changé ma façon de lire : je porte attention à ce qui me fait aimer ou détester un livre, j’essaie de distinguer les rouages de l’histoire, de percer le secret d’une magie que parfois l’autrice elle-même ne comprend pas consciemment. Ce qui influence en retour ma façon d’écrire, bien sûr!

Je travaille sur un nouveau roman. Je vous parlerai plus tard des vertiges que provoque en moi cette histoire. Je suis encore à planter le décor, à construire les personnages. M’accompagne dans ces premiers pas le livre Writing Begins with the Breath, de Laraine Herring. Pour elle, écrire n’est pas qu’une démarche intellectuelle; c’est un art qui engage toutes les facettes de notre être. Quiconque souhaite approfondir sa pratique d’écriture trouvera dans ces pages des conseils et des exercices éclairants.

Couverture - Writing Begins with the BreathIl est facile d’oublier l’importance du corps quand on écrit, dit Herring. Parce que mots et langage sont des constructions de l’esprit, nous assimilons généralement l’écriture à une activité purement intellectuelle. Certes, le langage appartient au domaine de l’esprit, mais les histoires portées par notre voix authentique montent du corps. Nos cellules ont une mémoire, et dans cette mémoire sont enregistrées toutes nos expériences — exprimées ou refoulées, parfois oubliées même. (2) Herring enseigne à y puiser pour enrichir notre écriture.

Avez-vous de belles lectures au programme cette année? Si vous peaufinez encore votre liste, peut-être voudrez-vous jeter un œil aux résolutions de lecture de Marie Hélène Poitras avant de la finaliser. Bonne année!

1. BÉLANGER, Georges. « Une fresque du Nouvel-Ontario », Liaison, no 53, 1986 (consulté sur le site Érudit).

2. HERRING, Laraine. Writing Begins with the Breath, Shambala, 2007, p. 7.

Catégorie:
Critiques et recensions, La voie de l'écriture
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