L’été, j’essaie d’écrire dehors (quand les conditions s’y prêtent, c’est-à-dire quand il fait beau et que les voisins ne sont en train ni d’ajouter un étage à leur maison ni de jouer les disques-jockeys pour le quartier). En effet, l’ordinateur portable et le WiFi (pour consulter le Trésor de la langue française ou le Dictionnaire électronique des synonymes de l’Université de Caen Basse-Normandie) me permettent d’être aussi productive sur la terrasse que dans mon bureau. « Comme c’est romantique », m’a dit une amie qui prenait de mes nouvelles. L’image m’a fait sourire. Je ne me sens pas romantique! Si les mots étaient argile, je serais croûtée du bout de mes orteils à la racine de mes cheveux. Jean-François Beauchemin, lors de son récent passage aux Correspondances d’Eastman, expliquait d’ailleurs qu’écrire, pour lui, s’apparentait à « révéler ce qui se trouve dans le bloc d’argile ».
Il y en a qui arrêtent de lire pendant qu’elles sont en train d’écrire. Je n’en suis pas. Par contre, ces temps-ci, je lis surtout des essais. Pluriel. En effet, j’en entame toujours plusieurs en même temps, parce que, les essais, il faut les lire lentement pour en absorber la substance.
C’est parce que Claude Lamarche en a fait mention dans son blogue que je me suis intéressée au livre Oser écrire de Madeleine Chapsal. Je l’ai aussitôt téléchargé et commencé (parallèlement à Métier critique, de Catherine Voyer-Léger, au Journal d’un écrivain en pyjama, de Dany Laferrière, et à quelques autres, en anglais).
Mme Chapsal, de toute évidence, ne trouve guère de romantisme à l’écriture :
L’écrivain est torturé de l’intérieur par un juge incorruptible qui le ramène sans cesse à sa plus petite dimension. (p. 8)
Dans une toute petite phrase, elle résume pourquoi il ne faut pas couper le budget des bibliothèques, pourquoi il est important de défendre les livres et la littérature et pourquoi il faut encourager les jeunes à lire :
Lire protège. (p. 28)
Cette protection est multidimensionnelle. La lecture aide, entre autres, à se construire, à apprivoiser la solitude et à développer l’esprit critique, comme le souligne Chapsal.
Tout à fait vrai. Malheureusement, mon emploi du temps n’étant pas extensible, j’ai effectivement tendance à moins lire pendant les périodes où j’écris beaucoup, je dois le reconnaître… mais il faut toujours garder l’habitude de lire, c’est important 🙂
Mayura, je suis bien d’accord avec vous! Le temps est précieux et… limité. Je suis d’ailleurs loin d’être une grande lectrice. Je traîne souvent les mêmes livres pendant des mois.
[…] * Dans des billets antérieurs, j’ ai parlé des effets bénéfiques de la lecture : https://mariejoseemartin.com/2012/02/09/pourquoi-lire/ et https://mariejoseemartin.com/2014/08/27/ecrire-et-lire/. […]