Et voilà que s’achève une autre année.

Les médias nous proposent chacun leur revue de 2014. Ils nous résument en quelques images ou paragraphes les moments marquants pour le pays et la planète. L’histoire s’écrit.

Je ne sais plus exactement quand j’ai commencé à faire de même, à passer en revue ma propre vie. C’était à une époque où j’avais le sentiment de piétiner. Mon bilan annuel m’a aidée à voir mes progrès et, surtout, à cultiver la gratitude. 

Différents sites (dont Coup de pouce) proposent des questions pour vous guider dans une telle démarche.  Comme autrice, je veille bien sûr à inclure des questions en lien avec l’écriture, par exemple :

Comment ai-je nourri ma pratique d’écriture?

Comment ai-je célébré mes réussites?
(Car célébrer les buts que j’ai atteints, c’est aussi renforcer ma détermination à poursuivre et atteindre de nouveaux buts.)

Ai-je pris des risques et qu’en ai-je retiré?

Les questions que je me pose varient d’un bilan à l’autre et dépendent des objectifs que je me suis fixés au début de l’année. Par exemple, en décembre dernier, je me suis demandé dans quel rayon de la bibliothèque je rangerais le livre de ma vie.

En effet, au début de 2013, lasse de définir ma vie en termes tragiques, je me suis donnée pour objectif de devenir l’héroïne d’un autre genre d’histoire — je ne jouerais plus la battante qui sort grandie de toutes les épreuves; à la place, je serais l’excentrique qui trouve son plaisir en toutes circonstances. Bien souvent, la différence entre un drame et une comédie ne tient qu’à la manière de raconter (les Exercices de style de Raymond Queneau en sont la parfaite illustration).

Pour moi, devenir l’héroïne d’un autre genre d’histoire, cela signifiait surtout recadrer le discours que je me tenais à moi-même sur ma propre vie; un discours qui limitait ma capacité de jouir du bonheur présent.

C’est un objectif sur lequel je continue de travailler, mais je vois des résultats : j’arrive à ressentir plus profondément la joie; je m’englue moins souvent dans le spleen. Une bonne part de l’énergie que j’aurais autrefois dû mobiliser pour m’en libérer peut donc servir à autre chose.

Il y a quand même des coups durs, mais je choisis de jalonner ma vie avec les rencontres et les événements heureux.

Je ne fais pas l’autruche. Je vois bien les conflits dans le monde, la violence, les disparités économiques, la profanation de l’environnement. Mais je vois aussi les réconciliations qui ont lieu, les victimes qui prennent la parole et se réapproprient leur pouvoir, les penseuses et les économistes qui proposent de nouveaux modèles de développement, les génies qui nous inventent des routes solaires — et c’est là que s’attarde mon attention.

Il faut engraisser les fleurs qu’on veut voir éclore, n’est-ce pas?

Catégorie:
La substantifique moelle
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  1. Poursuivre sa route en restant attentive au monde; se battre pour sa vie sans oublier les autres; partager les combats gagnés. N’est-ce pas l’essentiel?

    Monique Herbeuval

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