Les mots sont le matériau premier de l’écrivaine, l’argile qu’elle façonne, sculpte, cuit, peint, vernisse. Ces opérations nécessitent une variété d’outils. Des dictionnaires, bien sûr. Un logiciel de traitement de texte aussi — du moins pour l’écrivaine moderne.
À ces outils peuvent s’en ajouter plusieurs autres selon la nature du projet. Je vous en présente trois, dont l’utilité est loin d’être limitée au seul domaine de l’écriture.
La carte mentale
Dessiner une carte mentale m’aide à générer et organiser des idées. Cet outil conjugue l’action des deux hémisphères de mon cerveau — le gauche, associé à la logique; et le droit, associé à l’imagination.
J’ai longtemps dessiné mes cartes mentales sur un tableau blanc, que je prenais ensuite en photo pour conserver le fruit de mes cogitations. L’inconvénient, c’est que je ne pouvais pas modifier ces cartes par la suite, à moins de les retranscrire. Et mon tableau était souvent trop petit pour mes besoins. Je me suis donc tournée vers les solutions numériques. Il en existe plusieurs, mais j’ai fini par adopter Scapple (en anglais) à la fois pour sa souplesse et son petit prix.
La ligne du temps
La ligne du temps de ma trilogie est rapidement devenue trop riche et trop étendue pour tenir sur une seule page. J’ai donc adopté Aeon Timeline (en anglais) pour garder à l’œil la chronologie du récit. Fait à souligner, ce logiciel convient aussi bien à la création littéraire qu’à la gestion de projet, mais il faut prévoir un certain temps pour apprendre ses nombreuses fonctionnalités.
La page d’accueil personnalisée
Pour chaque projet d’écriture, je me retrouve avec plusieurs fichiers. Même si je m’assure d’avoir une bonne structure de dossiers, il me faut parfois un moment pour repérer celui que je cherche. C’est pourquoi j’en suis venue à créer dans mon logiciel de traitement de textes une sorte de page d’accueil, un index où chaque titre souligné est un hyperlien qui ouvre automatiquement le fichier désiré quand je clique dessus.
J’ai aussi créé avec Protopage (en anglais) une page d’accueil qui réunit les ressources que j’utilise le plus fréquemment en ligne, un chronomètre, une photo inspirante, etc. Ma page Protopage comporte plusieurs onglets, chacun correspondant à un profil d’activité. J’ai un onglet général avec les actualités, un onglet pour la traduction, un pour l’écriture et un pour mes divertissements.
En aparté
Les mots sont mon matériau, mais il y a des mots que l’on doit taire apparemment de nos jours. Même dans un pays où la liberté de parole est considérée comme un droit fondamental. Une professeure de l’Université Concordia qui a osé parler en classe de l’œuvre Nègres blancs d’Amérique, de Pierre Vallières, risque ainsi de se voir retirer son cours cet automne.
Joël Kotek, un historien belge, met en garde contre la tentation de sursimplifier l’histoire en la ramenant « à une lutte des races opposant Blancs et Noirs ». Le pouvoir et l’oppression, en effet, n’ont pas de couleur et les mots s’y rattachant ont aussi changé au fil ans.