Tout au long de ce mois, j’ai travaillé à déjouer ma résistance. Je ne crois pas que l’artiste puisse en venir définitivement à bout. Comme le phénix, elle naît et renaît sans cesse.
Ma résistance est faite d’« à quoi bon », de « pour qui tu te prends » et de « plus tard, quand je serais moins (fatiguée, occupée, etc.) ou plus (inspirée, outillée, etc.) ». Puisqu’elle est prévisible, je peux formuler des stratégies pour protéger et renforcer ma pratique d’écriture malgré ses incursions périodiques.
Ma nouvelle stratégie, c’est de commencer la journée en écrivant. Cela me semblait inconcevable il y a un an. J’écrivais généralement à l’heure où les autres allaient se coucher. L’obscurité de la nuit, chargée de mystère et de rêve, libérait ma créativité.
Puis la pandémie a débarqué. Petit à petit, la nuit s’est chargée — pour moi, pour vous, pour toutes — d’incertitude et de cauchemars, étouffant ma créativité.
J’ai essayé d’écrire à d’autres moments avec plus ou moins de succès. Pour l’instant, ce qui fonctionne, ce sont les séances matinales que j’entame par quelques minutes d’écriture diaristique. (Merde! Julia Cameron avait raison…) Je ne me pose pas de questions, ainsi va la séquence des tâches dans une journée de travail normale — du moins jusqu’à ce que les circonstances me poussent une fois de plus à la réimaginer. Cette assiduité dans mon écriture contribue à mon équilibre mental et émotionnel.
Dans les mots de Julia Cameron :
Souvent, nous résistons à ce dont nous avons le plus besoin.