Dans ce dernier d’une série de trois billets autour de mon nouveau roman, je vous invite à explorer l’univers de Massāla à travers quelques-unes des inventions grammaticales insérées dans la parlure des personnages.

Collage avec plan manuscrit de la place de l'Étoile. Au centre on lit les mots : « Inventer un monde et... sa parlure ».

La langue porte et structure la pensée; elle véhicule une vision du monde. Il m’a paru insensé de raconter une société matriarcale et de faire parler ses membres en appliquant des règles de grammaire patriarcales, selon lesquelles «le masculin l’emporte sur le féminin».

Au sein de la massalité, le féminin l’emporte. Car, comme l’affirme une célèbre linguiste massalaise (citée dans une annexe du livre), «[s]eul le féminin a la force et l’extensibilité nécessaires pour contenir en lui le masculin. C’est inscrit dans la biologie.»

Bien que le féminin joue souvent le rôle de neutre, le massalais a aussi quelques mots de genre neutre en plus du masculin.

Quelques neutres massalais

cèli

La forme neutre de celle/celui.

toustes

Un pronom qui veut dire «toutes et tous».

Si vous êtes un ou une habituée de l’écriture inclusive, vous connaissez sans doute celui-là, qui circule depuis quelques années.

quèle

La forme neutre de quelle/quel.

Je pourrais aussi vous parler de « moé » et « noé », mais je ne voudrais tout de même pas gâcher votre lecture en vous en révélant trop ici. Toutes ces inventions, en donnant aux dialogues un parfum d’étrangeté, aident à une immersion plus complète dans l’univers de Massāla. Mais ne vous en faites pas : même les touristes francophones s’y retrouveront — promis!

Catégorie:
La voie de l'écriture
Étiquettes :
, , , ,
%d blogueurs aiment cette page :