Écrire c’est… [27]
[…] un exercice qui m’enfièvre. Je peux passer des heures et des jours devant un texte. L’écriture amène à la surface des pensées obscures, enfouies.
— Brigitte Haentjens, Un regard qui te fracasse
[…] un exercice qui m’enfièvre. Je peux passer des heures et des jours devant un texte. L’écriture amène à la surface des pensées obscures, enfouies.
— Brigitte Haentjens, Un regard qui te fracasse
Claude m’a récemment demandé pourquoi j’utilisais le mot « autrice » (au lieu d’« auteure », plus courant au Québec et dans le reste du Canada français). Le féminin de traducteur est traductrice. On écrit aussi une directrice, une agricultrice, une oratrice…
Alors pourquoi pas une « autrice »?
Selon les règles de formation des féminins, c’est bien « autrice » (du latin auctrix) qu’il conviendrait d’utiliser comme féminin d’auteur. Aurore Evain consacre à ce mot un essai très intéressant, qui en fait ressortir toute la valeur subversive. Alors, je m’inscris dans la foulée de féministes comme Marie de Romieu et Marie de Gournay en choisissant ce « féminin si peu discret ». D’ailleurs, « autrice » figure depuis 1996 dans le Petit Robert à l’entrée « auteur ».
Je cite en terminant Mme Evain :
Enfin et surtout, ce féminin, […] a désigné bon nombre de pionnières qui se sont risquées dans des métiers de l’écrit jusqu’alors fermés aux femmes, comme le théâtre, la rhétorique, le journalisme, la lexicographie, etc. Pour conclure, l’histoire du féminin autrice illustre la nécessité de redonner une « épaisseur historique » au débat sur la féminisation, afin, comme vient nous le rappeler l’un de ses défenseurs, Alain Rey, de se réapproprier « une langue bien vivante, que l’on peut d’autant mieux défendre que l’on connaît son histoire ».