Écrire c’est… [39]

Écrire c’est se corrriger.

Quand j’écris, je traduis la langue inadéquate de mes pensées et de mes affects. Ecrire, c’est se corriger à l’infini.

— Olivier Cadiot

Certes, corriger le texte (pour en améliorer la structure et le style, pour débusquer les fautes de grammaire et les impairs); et parfois, à travers lui, aussi corriger ma pensée.

Les mots jouent, sur la pensée, le même rôle que la lune sur les marées.

— Armand Gatti


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Mais qui est donc Christine Dumitriu van Saanen?

Vendredi dernier, avant de prendre la direction de Montréal pour un wikithon consacré aux arts littéraires franco-canadiens, j’ai gonflé les pneus de mon fauteuil roulant et nettoyé les moyeux, où vont s’entortiller mes longs cheveux quand ils tombent. J’ai aussi dû changer les roulements, qui ne roulaient plus très bien. Je m’en suis étonnée : ils avaient moins de deux mois d’usure. Puis je me suis rappelé mon équipée dans la neige à Toronto.

Qu’étais-je allée faire dans la capitale ontarienne en plein hiver? Le Salon du livre de Toronto m’avait invitée à titre d’ancienne lauréate du Prix Christine-Dumitriu-van-Saanen. Vous trouverez ci-dessous la petite allocution que j’ai prononcée pour l’occasion. Quant à mon équipée dans la neige, je vous la raconterai, promis — mais il faudra attendre mon prochain billet.


En 2013, quand j’ai appris que j’étais finaliste pour le Prix Christine-Dumitriu-van-Saanen, je me suis aussitôt demandé : mais qui est donc Christine Dumitriu van Saanen?

Dans la salle ce soir, vous êtes sans doute plusieurs à pouvoir répondre à cette question. Peut-être même avez-vous personnellement côtoyé Mme van Saanen. Moi, j’ignorais qu’elle était la fondatrice du Salon du livre de Toronto. À vrai dire, je ne suis pas certaine que j’avais entendu parler du Salon du livre de Toronto auparavant. 

J’habite Ottawa, où l’on regarde plus naturellement vers le Québec que vers Toronto. Ma famille est au Québec. C’est là que je suis née, que j’ai grandi et que j’ai fait mes études. Dans mon imaginaire, Toronto c’était l’anglophonie profonde. C’était aussi la ville qui avait ravi à Montréal son titre de métropole canadienne et quantité de sièges sociaux.

Deux-mille-treize. Il y a à peine dix ans, mais ça me paraît tellement loin. Je veux dire, entre-temps, on a vécu la fin du monde — d’accord, j’exagère, la fin d’un monde. Avouez qu’entre la pandémie et la montée de l’ultraconservatisme, qui a fait reculer les droits des femmes de plusieurs décennies aux États-Unis, on a l’impression de vivre dans un roman dystopique de Margaret Atwood.

En 2013, je faisais encore figure de nouvelle venue dans le paysage littéraire franco-ontarien. Jusque là, on me connaissait surtout pour mes chroniques dans À bon verre, bonne table et mes critiques occasionnelles dans Liaison. Mon premier roman avait été un flop, mais mon deuxième, Un jour, ils entendront mes silences, retenait l’attention. Finaliste au Prix des lecteurs Radio-Canada, finaliste au Trillium. Et en octobre, un premier prix : le Prix du livre d’Ottawa.

Tous les éditeurs vous le diront. Les prix, c’est important. Un roman primé voit toujours ses ventes augmenter. Et dans un marché aussi petit que le nôtre, un seul prix littéraire représente parfois bien davantage que les droits d’auteur qu’on touchera sur le livre. Ça aide à acheter du temps pour écrire le prochain.

Quand j’ai appris que j’étais finaliste pour le Prix Christine-Dumitriu-van-Saanen, je n’ai pas voulu m’emballer trop vite. J’étais déjà revenue bredouille de Toronto. On ne peut jamais prévoir les décisions des jurys.

Mais cette fois-là, Toronto m’a souri. Je me souviens de la présence d’Yves Turbide, le directeur général de l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français : un phare dans une mer de visages pour la plupart inconnus. Je me souviens aussi d’avoir serré la main de Madeleine Meilleur, qui était alors députée de ma circonscription et ministre déléguée aux Affaires francophones — une alliée importante pour notre communauté.

J’étais la première personne en situation de handicap à remporter ce prix — devenu le Prix Alain-Thomas. J’espère que d’autres suivront et le remporteront à leur tour.

Ce prix, et les autres que j’ai remportés pour Un jour, ils entendront mes silences, ils m’ont aidée à me voir comme une autrice professionnelle. Ce qui m’a donné le courage de négocier avec mon employeur une réduction de mes heures de travail pendant trois mois l’année suivante, afin de pouvoir consacrer plus de temps à l’écriture d’un livre paru depuis sous le titre L’Ordre et la Doctrine, premier tome d’une trilogie d’anticipation féministe. À l’instar de Corinne, l’héroïne d’Un jour, ils entendront mes silences, je pourrais dire :

« Je multiplie les envolées. Je fuis vers des mondes étranges en quête d’une baguette magique. Je m’imagine en naufragée de l’espace, incapable de rentrer sur terre. Mais je reviens toujours sur terre […]. »

Et je reviens toujours à Toronto.

En 2013, en rentrant de Toronto après le gala des Prix Trillium, j’avais écrit dans mon journal :

« Que faire maintenant? Écrire. Continuer d’écrire sauvagement, assidûment. »

C’est encore ce qui m’anime. Je crée sur le papier des mondes, des univers étranges ou différents, et je vous y convie — vous, lectrices et lecteurs. Et quand notre rencontre dans le silence de la lecture, par magie, fait jaillir une émotion ou allume quelque chose en vous, ça n’a pas de prix.

Écrire c’est… [38]

Écrire c’est politique.

La littérature est politique. La poésie est politique. Et la traduction aussi.

— Canan Marasligil

Les histoires que je choisis de raconter, la posture que j’adopte dans mes textes, le vocabulaire que j’utilise, les idées que je mets de l’avant, les personnages que je crée, tout cela a une dimension politique.

Quand André Paiement a lancé son provocant «Moé j’viens du Nord, s’tie», il a posé un geste éminemment politique, comme le rappelle ce mois-ci Isabelle Bourgeault-Tassé dans un article qui retrace la carrière trop brève de cet artiste du Nouvel-Ontario — un geste qui s’apparente à celui de Michel Tremblay lorsqu’il a choisi de faire parler les personnages des Belles-Sœurs en joual. Les deux artistes affirmaient une identité francophone distincte dans l’espace nord-américain.

Choisir d’écrire en français dans cet espace est politique — c’est un défi à l’anglonormativité. Mais au moment où Tremblay et Paiement ont présenté au monde leurs créations, je soupçonne que la politique était loin de leur pensée, qu’ils répondaient seulement à une impulsion profonde, un désir d’exister pleinement et de mettre des mots sur leur réalité.

Mon besoin de nommer flirte souvent avec celui de revendiquer. Toutefois, dans mes romans, je cherche d’abord à ouvrir des perspectives nouvelles et à susciter chez l’autre un questionnement en écho aux questions qui m’interpellent moi-même. Je ne suis pas du genre à brandir une pancarte sur la colline parlementaire (je me sens mal dans les foules debout), mais j’utilise volontiers ma parole pour en relayer d’autres et élargir le débat public — parce que la vérité est plurielle. D’ailleurs, pour Jean-Paul Sartre, la parole est action.

L’écrivain engagé sait que la parole est action : il sait que dévoiler c’est changer et qu’on ne peut dévoiler qu’en projetant de changer.

— Jean-Paul Sartre

Cette action me semble par moment dérisoire, mais j’ai aussi des textes à traduire, un corps à soigner et de la vaisselle à laver.


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Comme la sauce rouge

Bien sûr, j’ai mes raisons d’en vouloir à 2022. J’ai dû aller un peu trop souvent à l’hôpital me faire palper et radiographier, subir des prélèvements, rabâcher mes antécédents médicaux. « Et cette cicatrice-là, c’est quoi? » Pas certaine. Ah oui, celle-là, c’est la cicatrice originelle : celle laissée par vos confrères quand ils ont jeté un coup d’œil en dedans pour aussitôt refermer et annoncer ma mort à mes parents. Ça fait un demi-siècle. Je n’ai de tout ça que des transplants de souvenirs, que j’ai sciemment négligés parce que, vous savez, j’étais bien plus intéressée par ma vie que par ma mort.

(Transplants de souvenirs? Ma ressouvenance des souvenirs de mes parents et tantes, tels qu’ils me les ont racontés ou que je les ai entendus s’échanger par bribes.)

Bref, mes récentes visites à l’hôpital ont failli me faire oublier en bloc les nombreux cadeaux que j’ai reçus en 2022, dont une bourse d’écriture du Conseil des arts du Canada, le bleu de la baie des Chaleurs, une conversation formidable avec ma filleule dans un parc à Montréal, de même que la fierté d’avoir pu contribuer aux travaux du gouvernement du Canada sur l’écriture inclusive.

Mon journal m’a rappelé toutes les façons dont la vie m’a choyée au cours des douze derniers mois. Elle a été généreuse, la vie.

Avant que je devienne végétarienne, avant que je quitte la Rive-Sud et que je goûte la vraie cuisine chinoise, le summum de l’exotisme consistait en un repas de rouleaux impériaux (egg rolls), de riz frit et de boules de poulet à la sauce rouge. Une sauce aigre-douce. J’adorais les plats aigres-doux.

2022 a été une année aigre-douce. Et elle est aussi un peu tachante, comme la sauce rouge, mais je vais quand même m’en lécher les doigts.

Du bon matériau

Mes billets de blogue sont souvent des courtepointes : des assemblages de morceaux disparates, trouvés ici et là — idées, faits, personnes, etc. David Sedaris aime bien construire des histoires de cette façon. Il les appelle ses kitchen sink stories — en français, on dirait peut-être des « fonds d’évier », mais j’aime mieux l’image de la courtepointe.

Ma mère a travaillé pendant des années sur une courtepointe fusion, mêlant couture et crochet. Je crois qu’elle l’a finalement abandonnée. Il y a des billets de blogue que j’abandonne aussi : j’ai un dossier avec des idées à moitié développées et quelques brouillons dans WordPress. Par exemple, je me dis depuis au moins dix ans qu’il faut que je parle de la fascination du Canada anglais pour Terry Fox, une fascination qui n’est peut-être pas étrangère à l’indifférence, voire au dégoût qu’on montre à l’inverse pour les personnes malades ou handicapées qui n’ont pas la force de traverser le Canada à pied — celles qui ne voient plus d’autre choix que de demander une aide pour mourir faute de trouver l’aide ou les traitements qu’il leur faudrait pour vivre*. Oui, un jour, je parlerai de Terry Fox. Si j’ai le temps. Enfin, pas aujourd’hui.

J’ai suivi d’une oreille distraite l’atelier d’écriture de David Sedaris sur la plateforme Masterclass. J’en ai retenu ceci : tristes ou heureuses, les vicissitudes de la vie ne sont qu’un matériau brut pour l’écrivaine. J’y ai d’ailleurs beaucoup repensé pendant que je poireautais à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau

Je m’étais promis d’écrire dès mon retour de la Péninsule acadienne, de raconter la bonté de ses gens et la splendeur de ses paysages. J’ai adoré Shippagan et Caraquet; le bleu de la baie des Chaleurs et les brumes du golfe du Saint-Laurent ont fait grand bien à mon cœur. Hélas! il y avait plus de moelle dramatique dans mon aventure aéroportuaire et, depuis, d’autres vicissitudes sont venues secouer ma vie (dans un hôpital près d’ici, un bistouri me veut du bien).

La première neige est tombée sur Ottawa cette semaine. Les jours raccourcissent. Je ne sais pas trop ce que me réservera l’hiver. Bien sûr, il y aura l’écriture. Toujours. Et, que je ça me plaise ou non, il y aura aussi du matériau neuf pour mon clavier apparemment.

* Pour un portrait très éclairant de la situation au Canada, en anglais, je recommande l’article de Ramona Coelho et coll. publié ce mois-ci dans le World Medical Journal. Pour une perspective plus personnelle, je suggère le reportage du Toronto Star intitulé « Michael’s Choice », publié le 12 novembre 2022.

Écrire c’est… [37]

Du chaos naissent les étoiles

C’est le titre — très poétique — d’un roman de Marilyse Trécourt; la phrase est parfois attribuée à Charlie Chaplin. Elle apparaît un peu partout et ressemble à s’y méprendre à une citation de Nietzsche : «Il faut porter encore en soi un chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile dansante.»

Elle semble faire écho à un verset de la Genèse (1/1-2) : «Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. La terre n’était que chaos et vide. Il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme et l’Esprit de Dieu planait au-dessus de l’eau.»

Du chaos naissent les étoiles. On pourrait aussi écrire : du chaos naissent les mondes.

Écrire c’est organiser le chaos.

Un roman est un monde : un monde d’idées et de mots que l’autrice organise et assemble patiemment à sa table une lettre, un signe à la fois sur des mois, voire des ans.

À l’ère du tout numérique, on me propose une foule d’applications (EverNote, Scrivener et autres) pour m’aider dans cette tâche digne de titans et déesses — chacune d’elles apporte son propre chaos. Moi seule ai le pouvoir d’apporter l’ordre.

Dans ce monde-là, le monde des mots, l’ordre est possible.

Dans l’autre, dans celui qu’on appelle « réel », le chaos persiste : il y a des idiots qui se prennent pour des rois, des îles de plastique, des gens à qui on propose l’euthanasie au lieu d’une aide substantielle, des écrivains à la parole si libre qu’on les gratifie de coups de poignard.

Le chaos.

Chaque jour, pendant quelques instants, je trouve dans le joyeux chaos des mots et des mondes qu’ils échafaudent un refuge contre l’autre — le terrifiant et indomptable chaos des hommes.

Écrire c’est… [36]

Écrire, c’est tenter de nommer le monde. Écrire, c’est faire oublier la laideur du monde, parfois en la regardant en face. Écrire, c’est parfois même changer un peu le monde.

C’est ce qu’affirmait récemment l’autrice Mélikah Abdelmoumen dans Lettres québécoises.

La beauté côtoie la laideur. Elle refuse de se laisser écraser par elle. Je continue d’écrire pour magnifier la beauté du monde quand il hurle, crache et explose.

Écrire c’est… [35]

Désorientée devant les morceaux du manuscrits à assembler et polir, j’ai repris le livre de Natalie Goldberg, Wild Mind — Living the Writer’s Life. J’ai parcouru les passages soulignés et j’ai lu :

[…] l’écrivaine doit accepter de s’asseoir au fond de la fosse, se résoudre à y rester, puis laisser venir à elle les bêtes sauvages et même les appeler pour se mesurer à elles, les coucher sur le papier plutôt que de s’enfuir*.

Surtout ne pas fuir. Dompter la ménagerie de pixels et de papier sur mon bureau.

* Texte original : «[…] a writer must be willing to sit at the bottom of the pit, commit herself to stay there, and let all the wild animals approach, even call them up, then face them, write them down, and not run away.» (Bantam, 1990, p. 29)

Connexions

Je lis à petites bouchées Returning to the Teachings, livre de Rupert Ross qui me vient de la bibliothèque d’une amie décédée. La provenance du livre importe-t-elle vraiment? Tout est relié. Sinon de cette amitié, j’aurais probablement commencé ailleurs mon exploration de la justice réparatrice, en préparation du tome 3 de la trilogie d’Après Massāla.

Non, je n’ai pas commencé à écrire le tome 3; mais puisque j’aurai bientôt fini le premier jet du deuxième tome, je veux donner le temps aux idées de percoler pour le dernier de la trilogie, et la justice est l’un des thèmes que j’envisage d’y aborder.

Une vague de tristesse déferle souvent sur moi aux Fêtes. (La pandémie me permet à tout le moins l’économie d’explications cette année.) Quand se pointe cette tristesse, j’ai tendance à me sentir déconnectée — des miens, de la société, de la création. Déconnectée et inutile. Je vois ce qui me sépare du monde plutôt que ce qui m’y unit. (Les médias sociaux, où chacune est prompte à pointer la paille dans l’œil de l’autre, ne font qu’exacerber mon sentiment de séparation.)

Quel rapport avec Rupert Ross et la justice réparatrice? Ross ancre sa démarche dans la spiritualité autochtone, dont le principe premier est celui d’unité et de connexion. Mais la connexion doit être envisagée ici comme un mouvement de réciprocité.

L’obligation en cause est double en ce sens qu’il faut d’abord apprendre à voir toutes choses comme étant interreliées, puis s’employer à se connecter soi-même, de manière respectueuse et aimante, à tout ce qui existe autour, à chaque instant et dans chaque activité.*

Au moment de clore 2021, je m’interroge sur mes objectifs pour l’année qui vient. Ma soif de connexion est plus grande que jamais — une soif qui n’a rien à voir avec les foules ou les célébrations tapageuses, mais qui concerne plutôt le lien, les interdépendances. En somme, comme Ross le décrit dans son livre, je ne veux plus me contenter d’« avoir » des relations, mais savoir et percevoir au plus profond de moi que je « suis » en relation** à chaque instant, dans chaque activité.

Voilà un beau programme pour 2022. Bonne année!

* Traduction. Le passage original se lit comme suit : « It involved a double obligation, requiring first that you learn to see all things as interconnected and second that you dedicate yourself to connecting yourself, in respectful and caring ways, to erything around you, at every instant, in every activity. » (Returning to the teachings – Exploring aboriginal justice, Penguin Books, Toronto, p. 66.)

** Rupert Ross écrit : « Until that moment I would have said, « I, Rupert Ross, have relationships, » whereas the new perspective would require me to say, « I, Rupert Ross, am relationships. » » (p. 67.)

La vallée du temps qui passe

Certaines morts passent inaperçues; quelques-unes chamboulent votre vie comme un ouragan; d’autres sont comme un verre d’eau glacée qu’on vous lance au visage.

La mort de Jean-Marc Vallée m’a saisie comme un verre d’eau glacée ce matin.

Je n’ai jamais connu le cinéaste autrement que par ses films (Café de Flore m’a hantée longtemps). À peine six ans nous séparaient. Six ans, c’est bien peu. Il m’a fallu davantage pour achever mon second roman.

Soudain j’ai l’impression qu’il reste trop peu de temps devant moi pour écrire toutes les œuvres que je porte encore dans mon cœur et dans mes trippes — celles dont je suis consciente (et dont j’ai déjà esquissé le squelette) et celles que je pressens à peine.

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