Mourir dans la dignité
La Commission spéciale créée par l’Assemblée nationale du Québec sur cette délicate question — mourir dans la dignité — a tenu ses dernières audiences la semaine dernière. Faut-il légaliser l’euthanasie? Je suis catégorique : non. Comme les membres du réseau Vivre dans la dignité, je crois que légalisation de l’euthanasie déprécierait les soins aux personnes vulnérables et mettrait leur vie en danger. Dans un système de santé en manque de ressources, soumis aux pressions d’une population vieillissante, il deviendrait un peu trop tentant d’achever les indésirables… Au lieu de s’interroger sur l’opportunité de légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté, interrogeons-nous plutôt sur les limites à imposer à l’interventionnisme médical. En effet, pourquoi multiplier les tests diagnostics, les traitements médicaux et les interventions chirurgicales en fin de vie?
Il y a quelques mois, j’ai lu dans le New York Times un article provocateur sur l’héroïsme médical intitulé : « What Broke My Father’s Heart » [Ce qui a brisé le cœur de mon père]. En bref, la journaliste Katy Butler y racontait comment, dans un système médical compartimenté, son père, pourtant déjà fort âgé, avait été poussé à accepter un stimulateur cardiaque, grâce auquel son cœur a continué à battre bien longtemps après que la démence ait emporté sa tête.
Quel étrange paradoxe, ne trouvez-vous pas? D’un côté, on se démène pour prolonger la vie de personnes au seuil de la mort; de l’autre, on voudrait hâter la mort de personnes encore vivantes.
Le sujet vous intéresse? Je reprends ici quelques billets d’intérêt, publiés sur mon ancien blogue : Billets antérieurs sur l’euthanasie.