Savoir transmuer l’attente

Je brûle de vous révéler ce qui se trame ces jours-ci dans ma vie d’autrice, mais j’ai promis d’attendre. J’attendrai donc. Quelques personnes sont déjà au parfum. Votre tour viendra d’ici quelques semaines.

En attendant, il faudra vous contenter du parfum des pivoines en fleurs et de l’herbe fraîchement coupée.

 

L’insatisfaction chronique

J’ai l’impression d’avoir jusqu’ici passé la majeure partie de ma vie dans l’attente de quelque chose, m’impatientant d’en voir le commencement, la fin, l’aboutissement, etc.

Au cégep, il me tardait de commencer l’université afin de pouvoir partir de la maison. Au bout de deux années à l’université, je ne pensais qu’à décrocher mon baccalauréat au plus vite pour entrer sur le marché du travail. Puis, quand j’ai commencé à gagner un salaire décent, je me suis mise à rêver du jour où j’aurais économisé assez d’argent pour acheter une maison. Même la publication de mon premier livre m’a laissé un sentiment d’insatisfaction : plutôt que de me réjouir d’avoir réussi ce qui, pour d’autres, ne dépasse jamais le stade du ramassis de feuilles raturées, je me suis désespérée devant les problèmes de distribution et les ventes faméliques.

En bref, je souffre d’insatisfaction chronique.

Vivre autrement l’attente

Au fil des ans, j’ai vécu quelques rémissions plus ou moins longues de cet état qui semble ronger tant d’âmes nord-américaines. Des moments de grâce.

Certes, l’insatisfaction a le mérite de m’avoir aiguillonnée toujours vers l’avant et de m’avoir permis de me dépasser. Sans elle, je n’aurais peut-être pas eu le courage de quitter la sécurité du nid parental pour me lancer à la poursuite de mes rêves. C’est vrai. Toutefois, mes rêves continuent de se développer, de sorte que la réalité ne les rattrape jamais tout à fait. Pour que motivation cesse d’aller de pair avec insatisfaction, il faut que j’apprenne à vivre autrement l’attente ou que je la transmue.

Quand je vais en promenade sur mon tricycle, je ne pense pas à une destination. En fait, je ne pense à rien. Je suis heureuse de simplement pédaler et d’admirer le paysage. Quand, penchée sur un des carrés de terre du potager, j’arrache une à une les mauvaises herbes, je ne pense à rien non plus, et je ne m’impatiente pas devant la besogne qui reste à abattre. Le secret de la transmutation de l’attente se cacherait-il donc au bout de la racine des chénopodes blancs?

De tremblements en découvertes

Le numéro 151 de la revue Liaison est arrivé dans ma boîte aux lettres cette semaine. J’ai relu ma critique de L’homme qui mangeait des livres, roman de Patrice Robitaille. Une critique très dure.

Je tremblais presque quand j’ai envoyé par courriel mon texte à la revue. Étais-je allée trop loin?

Je vise toujours à offrir une critique juste et équilibrée, qui  met en lumière tant les points forts que les points faibles d’un livre. Je m’abstiens d’insultes gratuites, puisque je sais combien de temps et d’efforts il faut pour accoucher d’un roman. Pour autant, je n’encense pas un livre faiblard! (Comme le soulignait récemment Jean Barbe, « les louanges ne veulent plus rien dire » quand tout le monde y a droit.)

Je pourrais longuement discourir sur mes angoisses de critique littéraire, mais que pourrais-je dire que d’autres n’ont dit avant? Et pourquoi est-ce que je continue à critiquer les œuvres de confrères et consœurs si j’en pâtis? Très égoïstement, parce que la critique m’aide à parfaire ma propre écriture.

Un peu plus tôt ce mois-ci, est également parue ma chronique printanière dans À bon verre, bonne table (vol. 18, no 4), intitulée « Tout le monde dehors ». J’y recense deux livres, sans trembler :

La route des grands crus de la bière – Québec et Nouvelle-Angleterre, de Martin Thibaul et David Lévesques Gendron, publié chez Québec-Amérique.

Balcons, terrasses et petits jardins, de Lise Meunier, publié chez Fleurus.

EXTRAIT : « Le retour du printemps nous pousse à sortir du cocon feutré du foyer. Certains choisiront de lézarder au jardin ou sur le balcon. D’autres se sentiront appelés par la route et voudront partir en quête de découvertes. »

Arrivages récents

Parmi les titres que j’ai reçus récemment, figurent beaucoup de livres sur les plantes et les jardins. Je sais, ça peut sembler étrange au beau milieu de l’hiver, mais je viens tout juste de livrer ma chronique de l’été…

CHRISTENSEN, Andrée. La mémoire de l’aile, roman, Ottawa, Éd. David, 2010.

L’écriture de Mme Christensen est poétique, mystique même. Cliquez sur le titre pour accéder au site de l’éditeur, où il est possible de lire quelques pages du livre.

Le traité Rustica du Jardin : 1000 conseils-clés, Paris, Rustica, 2003.

Il y a mieux. Si vous jardinez, optez pour un ouvrage nord-américain et plus récent.

BOUDASSOU, Bénédicte. Jardins d’inspiration, Paris, Rustica, 2009.

Le livre porte bien son titre. Il nous fait visiter quelques jardins célèbres en France, dont ceux de plusieurs châteaux.  Les photos sont magnifiques, et c’est assez général pour nous inspirer aussi, même si on ne travaille pas avec les mêmes plantes et qu’on n’a pas nécessairement autant d’espace!

BLOT, Nathalie. Bien fleurir en ville, De Vecchi, 2009.

Quelques idées intéressantes pour la composition, mais, comme je le dis toujours, en fait de jardinage, les ouvrages français sont d’une utilité limitée, parce que notre climat est beaucoup plus rigoureux et que nous ne pouvons utiliser les mêmes plantes.

Coffret Les 1001 saveurs qu’il faut avoir goûtées dans sa vie (sous la direction de Frances Case, préfacé par Paul Bocuse) et Les 1001 vins qu’il faut avoir goûtés dans sa vie (sous la direction de Neil Beckett), Trécarré.

Un coffret pour celles et ceux qui ont la curiosité gustative assez poussée. Les photos sont magnifiques, surtout dans Les 1001 vins qu’il faut avoir goûtés dans sa vie. Le volume consacré aux saveurs est en fait une petite encyclopédie des aliments. Chaque entrée comporte une description du goût éclairante, qui ne manque parfois pas d’étonner. Celle du nori dit :

« Le nori est doux, avec seulement un faible goût de mer, car il pousse près des estuaires. Croquant et savoureux, c’est un accompagnement parfait pour la sauce soya et, de manière assez surprenante, le fromage. »

STUPPY, Wlofgang et al. Dans le secret des plantes. Un monde étrange et fascinant, Romain Pages Éditions, 2010.

Voici un beau-livre aux photographies étonnantes, traduit de l’anglais. Le sujet? La reproduction des plantes. À feuilleter avec de jeunes curieuses et curieux.

Offrande

Le soleil d’octobre inonde la cour de lumière.

J’ai enterré quelques poignées de bulbes, une offrande pour la vie nouvelle à germer.

La roue des saisons qui tourne me rappelle qu’il est vain de vouloir précipiter le cours des choses; il y a un temps pour planter, un temps pour sarcler, un temps pour récolter, et un temps pour hiberner aussi. Dans ma vie comme au jardin.

Un bain de verdure

C’est le titre de la chronique que je signe dans le numéro estival du magazine À bon verre, bonne table (vol. 17, no 6). J’y présente les livres suivants :

Alain Laurens et collaborateurs. Cabanes d’exception (beau-livre), Éditions de la Martinière, 2009.

Albert Mondor et Daniel Gingras. Attirer la faune au jardin (guide pratique), Éditions de L’Homme, 2009.

 

EXTRAIT : « Retomber en enfance? Pourquoi pas! Encore mieux : transformer ses rêves d’enfants en art de vivre. C’est ce que font… »

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