Ru
Avec vénération, j’ai glissé Ru dans le bac des retours à la bibliothèque Centrale d’Ottawa. Kim Thúy m’a offert mon plus beau moment de lecture depuis longtemps. Page après page, elle m’a éblouie, désarmée, bouleversée. Dans Ru, Thúy raconte par petits tableaux sa fuite du Vietnam déchiré par la guerre, son arrivée en terre québécoise (dans la proprette ville de Granby) et son acclimatation.
Je n’avais plus de points de repère, plus d’outils pour pouvoir rêver, pour pouvoir me projeter dans le futur, pour pouvoir vivre le présent, dans le présent.
Elle raconte sans mélodrame, avec tendresse et lucidité, « dévoilant qu’un horizon en cache toujours un autre et qu’il en est ainsi jusqu’à l’infini, jusqu’à l’indicible beauté du renouveau, jusqu’à l’impalpable ravissement. »