Ménage

Tandis que les médias salivent sur le plus récent exemple de la folie humaine, je croque dans le silence d’un après-midi sans obligations. Le manuscrit est chez l’éditeur. C’est le temps de mater le chaos qui s’est installé dans le bureau : de trier les papiers, de réorganiser mes bases de données, de revoir mon calendrier de travail et peaufiner mon plan de communication pour les mois à venir.

Dans mes bases de données, je retrouve des idées de billet sur des sujets relevés il y a quelques semaines ou quelques mois, notamment : la représentation des minorités visibles à la télévision (les médias n’ont pas mentionné que le même problème existe pour les personnes handicapées, à peu près absentes de nos émissions et toujours jouées par des « normaux » qui se baladent dans des fauteuils roulants de centre hospitalier); une artiste qui peint ce qu’elle entend; le carnet d’une petite bibliothèque sauvage; la sous-représentation des femmes dans les critiques; une mathématicienne oubliée et l’histoire du purisme linguistique en France.

J’envoie le tout à la corbeille. Votre attention est ailleurs, je sais.

Le sujet du jour, ce sont les armes à feu. Il n’y a pas que mon bureau qui ait besoin d’un bon ménage. La planète aussi… Je nous souhaite d’avoir le courage de le faire, y compris d’apporter les changements qui s’imposent pour éradiquer la violence dans nos sociétés — changements qui sont autant intérieurs qu’extérieurs.

Récemment invité à Ottawa* pour parler à des fonctionnaires, Dany Laferrière disait :

La langue devrait être un couteau qui descend jusqu’au cœur de notre être.  Mieux nous parlons moins nous sommes violents.

Dire nos peurs, nos inconforts et nos désaccords au lieu de tirer dessus? Voilà qui serait vraiment révolutionnaire.

* École de la fonction publique du Canada, 19 mai 2016.
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