J’ai ouvert à tout hasard les Lettres à un jeune poète de Rainer-Maria Rilke et suis tombée sur ce passage :

« Efforcez-vous d’aimer vos questions elles-mêmes, chacune comme une pièce qui vous serait fermée, comme un livre écrit dans une langue étrangère. […] Ne vivez pour l’instant que vos questions. Peut-être, simplement en les vivant, finirez-vous pas entrer insensiblement, un jour, dans les réponses. »

Le questionnement, cette grande vertu des philosophes, n’est-il pas le début de la compréhension et du changement? Certes, l’un et l’autre tardent parfois à venir… Comme il est tentant alors de chercher un raccourci dans des réponses toutes faites. Richard David Precht, comme Rilke, invite à la patience :

« Parfois le chemin est lui-même un but et ne manque pas de beauté, surtout quand il s’agit d’un sentier aussi rempli de surprises que ces chemins sinueux nous conduisant jusqu’à nous. »

Se questionner, donc, « vivre » nos questions, non comme une torture, mais comme un jeu fabuleux. Ainsi l’acte de vivre se mue-t-il en une création; notre existence elle-même, en œuvre d’art.

Photo ci-dessous : le marais aux Cerises, Magog (Québec).

Catégorie:
Citations, La voie de l'écriture
Étiquettes :
, ,